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dons, de même Platon, tout en reconnaissant que la vertu est une, déclare qu’elle se partage en quatre divisions. Il ne prononce nulle part le nom du Saint-Esprit : ce qui ne l’empêche pas de professer assez clairement, sous le voile de l’allégorie, toute la doctrine des prophètes au sujet de l’Esprit saint. À la fin de son Ménon, il s’exprime ainsi : « Ô mon cher Ménon, nous devons conclure de tout ce que nous venons de dire, que c’est une Providence toute divine qui communique la vertu à ceux qui la reçoivent. Or, nous connaîtrons sûrement comment la vertu est communiquée à l’homme, si nous cherchons à bien nous rendre compte d’abord de ce que c’est que la vertu. » Vous voyez comment il appelle vertu le don qui vient d’en haut ; et il lui semble de la plus haute importance d’examiner si on doit lui laisser ce nom de vertu, ou lui en donner un autre. Il a toujours craint d’appeler ouvertement le don, Esprit saint, pour ne point paraître adopter la doctrine des prophètes.

XXXIII. Où Platon aurait-il encore appris que le temps a été créé avec le ciel ? Car voici ce qu’il a écrit : « Le temps a donc été créé avec le ciel ; créés ensemble, ils finiront ensemble, si toutefois cette fin doit arriver. » N’est-il pas évident qu’il a lu cela dans la divine histoire de Moïse ? Il y avait vu, en effet, que la création du temps avait procédé par jours, par mois et par années. Le premier jour a commencé le temps créé au même moment que le ciel ; car Moïse dit : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. » Puis il ajoute : « Et le premier jour fut créé, » désignant toute la durée du temps par une partie de lui-même. Platon, il est vrai, ne parle que du temps, et ne se sert pas du mot jour, pour qu’on ne lui fît pas le reproche de s’attacher aux paroles mêmes de Moïse. Qui lui aurait appris encore que les cieux doivent se dissoudre ? N’est-ce point parce qu’il la tenait aussi des saints, et qu’il était persuadé que c’était-là leur langage ?

XXXIV. Parlons des statues : voulons-nous savoir d’où vint aux premiers fabricateurs des dieux la pensée qu’ils devaient avoir une forme humaine, nous verrons qu’elle leur est venue de nos divines Écritures. En effet, Moïse fait dire à Dieu, lors