Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 1.djvu/329

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

role de Dieu selon ses désirs corrompus, et ose dire qu’il n’y a ni résurrection, ni jugement, c’est le fils aîné de Satan. Quittons les folies, les fausses doctrines de plusieurs, pour revenir à ce qui nous fut enseigné dès le commencement. Passons les veilles dans la prière, persévérons dans les jeûnes, demandons instamment à Dieu qui voit tout de ne pas nous laisser succomber à la tentation, pour me servir ici de ses paroles, car l’esprit est prompt et la chair est faible. Ne perdons jamais de vue l’objet de notre espérance, le gage de notre sanctification, je veux dire Jésus-Christ, qui a porté en son corps sur la croix la peine du péché, lui qui ne l’avait pas commis, lui dont la bouche ne s’ouvrit jamais au mensonge. Il a tout souffert pour nous, afin que nous ayons en lui la vie. Soyons les imitateurs de sa patience ; c’est le glorifier que de savoir souffrir pour son nom. Il nous a donné l’exemple en sa personne ; c’est là ce que nous croyons.

Je vous conjure d’être dociles à ce langage de la vraie justice, de vous exercer de toutes les manières à la patience dont vous avez eu sous les yeux des exemples, non-seulement dans les bienheureux Ignace, Zozime et Rufus, mais encore dans quelques-uns d’entre nous, dans Paul lui-même et dans les autres apôtres ; persuadés comme vous l’êtes que tous ces glorieux martyrs n’ont pas couru en vain, mais selon la foi, mais selon la justice, et qu’ils ont la place qui leur était due dans la société du Seigneur, avec lequel ils ont souffert.

Ce n’est pas le siècle présent qu’ils aimaient, mais Jésus-Christ qui est mort pour nous, et que Dieu a ressuscité à cause de nous.

Attachez-vous à ces vérités ; suivez les exemples de votre Dieu ; demeurez fermes et inébranlables dans la foi, fidèles à l’union fraternelle, vous aimant les uns les autres dans cette société sainte dont la vérité est le lien, chacun de vous montrant à son frère la douceur même de Jésus-Christ et jamais le moindre mépris pour personne.

Pouvez-vous faire le bien ? Ne le différez pas. L’aumône délivre de la mort.