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ÉPÎTRE AUX SMYRNIENS.

Smyrne était située sur le bord de la mer, dans la province d’Ionie. Saint Ignace écrivit de Troade à cette Église ; il avait aussi à payer aux Smyrniens la dette de sa reconnaissance pour les soins et les consolations qu’il en avait reçus ; mais il ne néglige pas l’occasion de les instruire. Il travaille surtout à les prémunir contre les hérétiques qui prétendaient que Jésus-Christ n’avait paru sur la terre et souffert qu’en apparence et d’une manière fantastique. « Vaines apparences, eux-mêmes, s’écrie-t-il ! purs fantômes qui appartiennent à l’esprit de ténèbres ! » Il déclare qu’il a vu Jésus-Christ : « Je l’ai connu dans sa chair, après sa résurrection, et je crois à son corps. » Rien de plus formel que son langage sur l’Eucharistie : « C’est la chair même de Jésus-Christ, celle qui a souffert pour nos péchés, celle qui a été ressuscitée. » On peut juger de la ferveur de cette Église par les éloges qu’il lui donne dans le début de cette épître.


Ignace, surnommé Théophore, à l’Église de Dieu le père, et de Jésus-Christ son fils bien-aimé, riche de tous les dons de la miséricorde, remplie de foi et d’amour, comblée de toutes sortes de grâces, à l’Église de Smyrne en Asie, toute divine, source de sainteté : salut et abondantes bénédictions par l’Esprit saint et le Verbe de Dieu.


Je rends gloire à Jésus-Christ de ce qu’il vous a donné la sagesse ; car je sais que vous êtes de vrais disciples par la constance de votre foi, attachés comme vous l’êtes de cœur et d’esprit à la croix de notre Seigneur, affermis dans la charité par son sang, pleinement convaincus qu’il est Dieu, véritablement du sang de David selon la chair ; que, fils de Dieu, il est véritablement né d’une vierge d’après la volonté et par la puissance

    dresse ! Quand on songe à l’état où étaient les gentils avant leur conversion, et dans quelle corruption de mœurs vivaient la Grèce, l’Égypte, l’Asie mineure, tout l’Orient, on ne peut s’empêcher de reconnaître que ce changement est l’œuvre de Dieu même.