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Ne pourrais-je pas toutefois vous parler des choses du ciel ? Mais vous, encore petits enfants dans la foi, pourriez-vous me comprendre ? Pardonnez-moi, si j’ai craint de vous nuire par une nourriture qui serait trop forte pour vous en ce moment.

Et moi, malgré les chaînes que je porte et la haute intelligence qui m’a été donnée des choses célestes, bien que je connaisse le différents ordres des anges, les rangs des principautés, les choses visibles et invisibles, suis-je pour cela un vrai disciple ? Que de vertus me manquent, pour ne plus manquer à Dieu !

Je vous conjure, ou plutôt ce n’est pas moi, mais la charité de Jésus-Christ, qui vous prie de ne point chercher d’aliments hors de lui, de vous éloigner de toute plante étrangère, je veux dire l’hérésie.

L’hérétique mêle le nom de Jésus-Christ au venin de son erreur, et l’accrédite en la couvrant de ce grand nom, comme ceux qui donnent dans une agréable liqueur un poison mortel ; faute de le savoir, on boit la mort avec un funeste plaisir.

Mettez-vous en garde contre ces hommes ; vous éviterez leurs piéges, si vous viviez exempts d’orgueil et toujours étroitement unis à Jésus-Christ, à la doctrine des apôtres.

On est pur dans l’enceinte de l’autel, impur hors de là ; c’est-à-dire que la pureté de conscience ne se trouve point hors de la communion de l’évêque, des prêtres et des diacres.

Je sais que rien de semblable n’existe parmi vous ; mais connaissant les piéges de l’ennemi, j’ai voulu, comme un père plein de sollicitude, vous prémunir contre eux, vous, mes fils si tendrement aimés.

Ranimez donc en vous l’esprit de douceur et de patience ; renouvelez-vous aussi dans l’esprit de force et de charité, dont l’une est figurée par la chair, l’autre par le sang de Jésus-Christ.

Soyez sans aversion contre vos frères, afin de ne laisser aucun prétexte aux païens, et qu’ils ne puissent s’autoriser de l’imprudence d’un seul d’entre vous pour calomnier l’assemblée des fidèles.