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cion alla plus loin encore : il se donna comme le Saint-Esprit et prétendit introduire dans les mœurs plus de perfection que les apôtres.

Tatien, disciple de saint Justin, donna dans les mêmes erreurs par excès d’austérité. Les évêques, assemblés dans des conciles, condamnaient toutes ces hérésies, et en arrêtaient ainsi le progrès.

Les philosophes, désabusés de toutes les illusions de la terre par le spectacle que présentait le gouvernement des Romains, recherchaient l’origine du monde, la chute originelle, la nature et la destination de l’homme. Aucun système n’offrait une réponse à ces questions, tandis que le Christianisme, fondé par la vertu et par les miracles, répandait la plus grande lumière sur les plus sublimes idées de Dieu et de l’homme. Un grand nombre de philosophes embrassa la religion avec ardeur ; mais d’autres, qui sacrifiaient tout à la curiosité, se laissèrent aller à l’esprit d’orgueil, et formèrent des systèmes théologiques qu’ils regardèrent comme plus complets que le Christianisme. Presque toutes les hérésies des deux premiers siècles furent un mélange de philosophie et de Christianisme. L’idée de rendre les dogmes conformes à la philosophie produisit une grande partie de toutes les erreurs. Arthémon, Théodote, combattirent la divinité de Jésus-Christ ; les melchisédéciens soutenaient que Jésus-Christ était inférieur à Melchisédech. Le grand moyen employé pour les combattre fut tiré de la tradition, des hymnes, des cantiques, des écrits des auteurs ecclésiastiques qui avaient précédé tous ces sectaires.

L’Église enseigna contre Marcion, Cerdon, Saturnin, etc., qu’il n’y avait qu’un seul Dieu, principe de tout ce qui est ; et contre Cérinthe, Arthémon, Théodote, que Jésus-Christ était vrai Dieu. Proxée, contemporain de Théodote, ayant prétendu que Jésus-Christ ne devait pas être distingué du Père, puisque alors il faudrait reconnaître deux principes avec Cerdon, ou accorder à Théodote que Jésus-Christ n’était point Dieu, fut condamné comme Théodote.

La consubstantialité du Verbe, la trinité et la divinité de