Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 1.djvu/215

Cette page a été validée par deux contributeurs.

TABLEAU HISTORIQUE DU SECOND SIÈCLE DE L’ÉGLISE.


Nous avons vu dans le premier siècle les tyrans les plus odieux : Tibère, Caligula, Claude, Néron, Domitien, qu’il suffit de nommer pour rappeler tous les crimes ; et dans Rome « la stupidité d’un grand peuple à qui le vaincu, le vainqueur sont également indifférents, et qui attend froidement qu’on lui annonce son maître, prêt à battre des mains au hasard à celui qui vaincra, et qu’il aurait foulé aux pieds si un autre eût vaincu[1]. »

D’un autre côté, nous avons vu le caractère auguste de Jésus-Christ, la sublimité de sa doctrine, la sainteté de sa morale, la prédication des apôtres, leurs vertus héroïques, la mort qu’ils ont subie pour confirmer la vérité des faits qu’ils annonçaient, la pureté angélique du Christianisme qui était véritablement l’imitation de la nature divine : et cet ensemble de merveilles était nécessaire pour la régénération d’un monde qui succombait sous le poids de ses vices et de ses erreurs.

Dans le panégyrique de Trajan, par Pline, nous trouvons de grandes lumières sur ces derniers jours du premier siècle de l’Église.

Tacite parle comme Pline. « Le dernier siècle, dit-il dans sa Vie d’Agricola, a vu ce qu’il y avait d’extrême dans la liberté ; le nôtre a vu ce qu’il y a d’extrême dans l’esclavage. L’espionnage des délateurs nous avait ôté jusqu’à la liberté

  1. Essai sur les Éloges.