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Tacite, etc., en ont parlé comme les Pères de l’Église. D’habiles critiques ont douté si, dans le livre de Job, il ne fallait pas traduire le verset 18 du chap. 29 de cette manière : « J’expirerai dans mon nid, et comme le phénix je multiplierai mes jours. » Voyez la note de Fell sur le no 25 de la première épître de saint Clément.

« Ce saint pape finit sa première lettre en disant que par Jésus-Christ Dieu a la gloire, la puissance, la majesté et un trône éternel, avant les siècles et après. Comment cela, si Jésus-Christ lui-même n’est pas co-éternel à Dieu ? Au commencement de la seconde, il l’appelle Dieu, juge des vivants et des morts. Il a donc clairement professé la divinité de Jésus-Christ.

« Il est encore bon de savoir que saint Denis de Corinthe, soixante-dix ou quatre-vingts ans après, dans une lettre au pape Soter, atteste que de temps immémorial on lisait dans son Église la lettre que saint Clément lui avait adressée. Eusèbe (Hist. Ecclés. l. 4, ch. 14) et saint Irenée juge qu’elle est très-forte et très-pressante. Saint Clément d’Alexandrie la cite au moins quatre fois dans ses Stromates. Origène en fait mention (l. 2, de Princip., ch. 3), et dans son commentaire sur saint Jean, Eusèbe atteste que l’on ne doute point de son authenticité. Saint Cyrille de Jérusalem, saint Épiphane, saint Jérôme, témoignent qu’ils en font la plus grande estime. Elle est donc à couvert de tout soupçon. Le savant Lardner en juge ainsi : il pense qu’elle a été écrite vers l’an 96 de notre ère, immédiatement après la persécution de Domitien. Quant à la seconde, si l’on veut prendre la peine de lire le jugement que Cotelier en a porté (PP. Apost. tom. 1, p. 182), on verra que les sentiments de saint Jérôme et de Photius ne sont pas des arrêts irréfragables ; que cette lettre n’a en elle-même aucune marque de supposition ; que si elle a été rejetée par les anciens, cela signifie qu’ils n’ont point voulu l’admettre comme Écriture canonique, et non qu’ils l’ont regardée comme un écrit faussement attribué à saint Clément. Toutes deux étaient placées au nombre des Écritures canoniques dans le soixante-seizième canon des apôtres.

« Il n’en est pas de même des Récognitions, des homélies ap-