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AUTEUR.

Natalie, après le départ de Germeuil, cessa de se plaire à la campagne ; elle assura qu’une affaire pressante la rappeloit à Paris ; quand elle y fut, elle se rappela, presqu’aussi-tôt, que Germeuil avoit un superbe cabinet de tableaux, elle voulut l’aller voir ; elle y fut un matin avec quelques personnes de sa connoissance. Germeuil, prévenu, devoit se trouver chez lui pour la recevoir ; mais un billet de lui, apprit à Natalie que Germeuil, appelé à Versailles par le ministre de la guerre, venoit d’être forcé de partir sans délai. Ce billet, qui exprimoit avec grace et sentiment, un regret sincère, fut lu plus d’une fois. Cependant l’ordre étoit donné d’ouvrir la maison et de faire voir les tableaux. Natalie y entra, elle traversa tristement les appartemens, examinant tout avec intérêt et curiosité. Elle apprenoit à connoître le goût de Germeuil dans une infinité de choses ; elle n’avoit jamais rien observé avec plus d’attention. Par exemple, elle remarqua que toutes les tentures et tous les meubles de la maison étoient verts,