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AUTEUR.

y trouva Germeuil qui devoit en partir le lendemain. Le soir, il se mit à table à côté d’elle. Natalie, naturellement réservée avec les jeunes gens de l’âge de Germeuil, n’éprouvoit avec lui aucune sorte d’embarras ; l’attachement qu’on lui connoissoit pour madame de Nangis, ne permettoit à aucune autre femme de lui supposer les prétentions qui doivent toujours causer une sorte de gêne à celles qui les fait naître, alors même qu’elles ne déplaisent pas.

Natalie, toujours aimable, lorsqu’elle étoit parfaitement à son aise, le fut sur-tout ce soir-là. Germeuil la regardoit et l’écoutoit avec étonnement ; il ne concevoit pas que, l’ayant rencontrée plusieurs fois, il n’eût pas éprouvé plutôt la même impression. Germeuil aimoit passionnément la musique, il chantoit agréablement. Il témoigna un vif désir d’entendre Natalie, mais sa harpe n’étoit pas montée ; elle pressa Germeuil de rester les deux jours suivans ; il y consentit. On fit beaucoup de musique, de longues promenades, et jamais Natalie ne parut si