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Mlle DE CLERMONT

sacrifices, et la loi honteuse d’une constante dissimulation !… À ces mots, se penchant vers la marquise, elle appuya et cacha son visage sur son épaule… Quelques instans après, relevant la tête, et jetant de sinistres regards dans l’intérieur de la calèche, elle pâlit en disant : Ôtez-moi d’ici par pitié !… On arrêta ; on aida la princesse à descendre, elle se traîna vers un petit tertre couvert de mousse et entouré de buissons ; elle s’assit là avec les trois dames qui l’accompagnoient ; on ordonna au cocher de s’éloigner avec la voiture et les domestiques, et d’attendre à trois cents pas qu’on les rappelât… On resta dans ce lieu jusqu’à dix heures ; alors, une petite pluie survint, et comme la calèche étoit couverte, on engagea la princesse à y remonter. On erra encore deux heures dans la forêt, ensuite on reprit le chemin du château, afin d’y arriver à minuit et demi, heure à laquelle on savoit que le roi se retiroit pour se coucher. En approchant du château, mademoiselle de Clermont se jeta dans les bras de madame de G*** ; ses sanglots