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Mlle DE CLERMONT

d’une décoration de fleurs et de mousse, représentant un temple rustique, avec ces mots tracés en lettres de feu, sur le frontispice : Le temple de l’Amour et du Mystère, inscription ingénieuse, dont M. de Melun seul put comprendre le véritable sens.

Le plus bel ornement de ces fêtes superbes fut mademoiselle de Clermont, embellie de tous les charmes que le bonheur peut ajouter à la beauté : il lui sembloit que ces fêtes, à l’époque de son mariage, en célébroient la félicité ; tous les yeux étoient fixés sur elle, même ceux du jeune roi, qui ne parut occupé que d’elle ; son cœur ne desiroit qu’un suffrage, mais il jouissoit délicieusement des succès dont M. de Melun étoit témoin.

Le lendemain matin, on partit pour la chasse du cerf. Au moment où mademoiselle de Clermont alloit monter en voiture, M. le Duc la tira à part, et la regardant d’un air sévère : « Je ne veux pas, dit-il, que M. de Melun suive votre calèche ; c’est à vous de l’en avertir, s’il en approche. » À ces mots, M. le Duc