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LE JOURNALISTE.

tre son cœur, et après avoir reçu toutes les bénédictions de l’amitié, il ouvre la portière, s’élance dans la rue, et se précipite vers la maison de madame de Saint-Firmin. Parvenu à l’antichambre, on lui dit que madame de Saint-Firmin et sa nièce sont dans le salon de musique. Mirval devance le domestique qui veut l’annoncer, il entre précipitamment. À peine a-t-il mis le pied dans le salon, qu’il reste immobile… Il voit Célestine assise entre madame de Saint-Firmin et Delmas ; elle avoit la tête appuyée sur l’épaule de Delmas, et l’un de ses bras passé autour de son cou. Mirval les crut mariés, et il fut confirmé dans cette idée par madame de Saint-Firmin, qui dit en souriant : « Voilà notre secret découvert ». Mirval éprouva le plus violent dépit et la plus vive indignation contre Delmas ; cependant il s’approcha de Célestine : « Je ne me plains point de vous, mademoiselle, lui-dit-il ; j’avois pénétré vos sentimens, vous n’avez employé avec moi ni la fausseté, ni l’artifice ; il n’en est pas ainsi de celui que vous me préférez… Mais soyez heureuse,