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Mlle DE CLERMONT

Enfin, au point du jour, mademoiselle de Clermont parut plus calme. Une heure après, elle recouvra sa parfaite connoissance, et le soir, les médecins répondirent de sa vie. Tranquille et rassuré, M. de Melun, le lendemain, voulut retourner à Versailles. M. le Duc exigea qu’il vît auparavant mademoiselle de Clermont qui, disoit-il, le desiroit et vouloit le remercier des soins qu’il lui avoit rendus. M. de Melun obéit, il respiroit à peine en entrant dans la chambre de mademoiselle de Clermont : mais, quelle fut l’émotion de cette dernière, lorsqu’en jetant les yeux sur lui, elle put jouir de son trouble, de son attendrissement, et que son visage pâle, abattu, défiguré, lui fit connoître tout ; ce qu’il avoit souffert. Malgré la présence de M. le Duc, elle trouva le moyen d’exprimer tout ce qu’elle éprouvoit, et M. de Melun, enivré de son bonheur, emporté par le moment, répondit de manière à lui faire comprendre l’excès de sa reconnoissance et de son amour. Mademoiselle de Clermont, deux jours après cette en-