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LE JOURNALISTE.

montant en voiture. — Chez madame de Saint-Firmin, répondit Mirval. — Allons-y sur-le-champ, reprit Célinte, je vous conduirai jusqu’à sa porte, car dans cette voiture, vous arriverez quelques minutes plutôt ». On part. Mirval, pénétré de reconnoissance, achève d’ouvrir son cœur à son amie : il lui confie sa passion pour Célestine, ses craintes, et sa jalousie. « Quoi ! s’écria Célinte, c’est pour un rival que vous sollicitez avec tant d’ardeur ?… — Mais ce rival est un homme vertueux que j’ai méconnu, que j’ai offensé et calomnié ! le servir, c’est me raccommoder avec moi-même. — Croyez-moi, Mirval, dit Célinte attendrie, l’amour est plus équitable qu’on ne le croit, il récompensera tant de générosité.

En causant ainsi, on arrive à Paris. Célinte met la tête à la portière pour presser les postillons ; on traverse plusieurs rues ; enfin Mirval s’écrie : Nous y voilà. Célinte tire le cordon. On arrête. Mirval, muni du précieux papier timbré, saisit une des mains de Célinte qu’il presse con-