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Mlle DE CLERMONT

lui rendit compte de tout ce que madame de G*** lui avoit dit, et elle eut assez d’empire sur elle-même (les princesses en ont plus que les autres femmes) pour montrer le désir de voir réussir ce mariage. M. le Duc réfléchit un moment ; ensuite il dit à mademoiselle de Clermont, que M. de Melun, ayant beaucoup d’attachement pour elle, il desiroit qu’elle lui parlât aussi : Je le verrai demain matin, continua-t-il, et ensuite je vous l’enverrai. Ceci n’étoit pas dit sans dessein ; M. le Duc n’avoit encore aucun soupçon des sentimens mutuels de sa sœur et de M. de Melun ; mais il savoit que ce dernier avoit obtenu l’estime et la confiance de mademoiselle de Clermont, et il vouloit l’engager à lui parler du mariage pour lequel elle montroit tant d’éloignement. En effet, il donna cette commission à M. de Melun, en ajoutant : Puisqu’elle tâchera de vous déterminer à ne point refuser un établissement avantageux, vous aurez bien le droit de lui donner un semblable conseil pour elle-même. M. de Melun, désirant et crai-