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Mlle DE CLERMONT.

rer… Ne s’est-il pas, déjà rétracté ? N’a-t-il pas fui loin des lieux que j’habitois ?… Il épousera peut-être mademoiselle de B*** par reconnoissance, tandis qu’avec moi le parjure, l’ingratitude et la barbarie ne lui paroissent que de la générosité !… Des larmes amères accompagnoient ces tristes réflexions. Cependant, elle se décida à faire auprès de M. le Duc la démarche qu’on desiroit ; d’ailleurs, c’étoit un prétexte pour parler de M. de Melun, et c’étoit un moyen prompt d’apprendre avec certitude ses sentimens à cet égard. M. le Duc étoit à Versailles pour trois jours ; il falloit attendre son retour. Pendant ce temps, mademoiselle de Clermont ne revit point M. de Melun ; mais, elle sut qu’il étoit aigri, et plus distrait que jamais : elle sut aussi tous les détails imaginables sur mademoiselle de B***, sur sa figure, sur son caractère, sur ses talens. Elle n’auroit pu la méconnoître si elle l’eût rencontrée.

Aussi-tôt que M. le Duc fut revenu de Versailles, mademoiselle de Clermont