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Mlle DE CLERMONT

son incertitude, elle sourit en l’appercevant ; et dans le moment où il entra, plusieurs personnes s’en allant, et les dames de mademoiselle de Clermont les reconduisant, il s’approcha de la chaise longue : « Eh bien ! lui dit mademoiselle de Clermont, étoit-ce une chose impossible ?… et maintenant croirez-vous que ce fut le bal ou le désir de briller dans une nombreuse assemblée qui me fit oublier le placet ?… Ah ! reprit le Duc avec attendrissement, pourquoi nous punir tous, quand un seul mot vous suffisoit… ». Il n’en put dire davantage, les dames de mademoiselle de Clermont se rapprochoient d’elle.

Mademoiselle de Clermont resta en effet six semaines dans sa chambre, et sur une chaise longue : elle fut remplacée dans le quadrille de la cour ; et comme le roi avoit annoncé qu’il y auroit encore un bal, uniquement pour dédommager mademoiselle de Clermont de n’avoir pu aller au premier, elle prit le parti de feindre d’être boiteuse ; elle emmaillota son pied droit de manière à le grossir