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Mlle DE CLERMONT

annonça un bal paré à Versailles, dans lequel le roi devant danser un quadrille, nomma pour sa danseuse mademoiselle de Clermont. Cette dernière se trouvant à souper chez M. le Duc avec M. de Melun, lui demanda s’il se souvenoit de la promesse qu’elle lui avoit faite, d’être un an sans danser. Si je m’en souviens !… reprit vivement M. de Melun ; il n’osa poursuivre. Eh bien ! dit mademoiselle de Clermont, vous qui êtes aussi du quadrille de la cour, vous savez que je suis désignée pour danser avec le roi ? Aussi, répondit M. de Melun en souriant, avois-je eu l’honneur de dire à mademoiselle qu’un tel vœu seroit pour elle d’une difficile exécution. — Convenez que vous n’avez regardé cet engagement que comme une façon de parler… — Mademoiselle, en y réfléchissant, a dû voir qu’il lui seroit impossible de faire une chose si extraordinaire à son âge et dans sa situation. — Impossible !… combien il y a peu de choses impossibles, quand… ». Elle rougit, n’acheva pas, et détourna la tête. Un moment après, reprenant la