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Mlle DE CLERMONT.

sèrent un trouble inexprimable. Elle s’arrêta sans avoir la force de dire un seul mot, et l’homme au placet s’approchant d’elle avec une physionomie qui exprimoit la joie la plus vive : je viens, dit-il, remercier votre altesse sérénissime à laquelle je dois le repos et le bonheur de ma vie… — Comment ? — M. de Melun qui m’a fait l’honneur de venir chez moi ce matin, m’a appris ce que je devois à vos bontés ; il a daigné m’apporter le consentement du prince, obtenu hier au soir, à la sollicitation de mademoiselle… — M. de Melun vous a dit cela ? — Oui, mademoiselle, en me rendant, avec la signature du prince, le mémoire que j’ai pris la liberté de vous remettre hier. À ces mots, mademoiselle de Clermont balbutia quelques mots obligeans sur le plaisir que lui causoit le succès de cette affaire, et sur-le-champ elle se rendit chez M. le Duc, qui lui confirma tout ce qu’on venoit de lui dire. Vous devez des remercîmens à M. de Melun, continua M. le Duc, pour la chaleur qu’il a mise à cette affaire, parce qu’il savoit, m’a-t-il dit,