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Mlle DE CLERMONT

mont, que je sais profiter des conseils qu’on me donne, j’espère que cet exemple vous encouragera ». La crainte de vous déplaire, répondit le duc, pourroit seule réprimer mon zèle ; autorisé par vous, je sens qu’il n’aura plus de bornes. Ces paroles prononcées avec effusion, attendrirent mademoiselle de Clermont ; un regard plein de sentiment fut sa seule réponse. Elle n’avoit jamais éprouvé autant de désir de plaire : elle déploya dans cette soirée tous les charmes de son esprit, et de son côté, le duc l’étonna par une vivacité qu’on ne lui voyoit jamais, par le choix et la délicatesse de ses expressions.

Les jours suivans, mademoiselle de Clermont n’osa donner au duc de Melun des préférences qu’on auroit fini par remarquer, mais elle les prodigua à la marquise de G***, cousine du Duc, et intimement liée avec lui depuis son enfance. En amitié ainsi qu’en amour, les princesses sont condamnées à faire tous les premiers frais. Le respect défend de les prévenir ou de s’approcher d’elles sans