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LE JOURNALISTE.

Mirval, il tenoit la feuille imprimée du journal, enfermée sous une enveloppe cachetée : « Venez, dit-il, allons porter cette feuille à Célestine, nous la trouverons seule ; je sais que madame de Saint-Firmin a dû sortir pour une affaire. Venez, mon cher Mirval ».

Les deux amis se rendirent sur-le-champ chez madame de Saint-Firmin ; ils entrèrent dans le salon, où, quelques instans après, Célestine vint les joindre. Mirval lui montrant la feuille qu’il n’avoit point encore décachetée, lui demanda la permission de lui lire son extrait. Célestine sourit, et le fit asseoir à côté d’elle. Mirval, avec empressement, déploie la feuille, il y cherche son article, mais en vain, il n’y étoit pas, il rougit de colère, et se tournant brusquement vers Clainville : « Que signifie ceci ? s’écria-t-il. — Ne vous fâchez pas, dit Célestine, je l’ai lu, ce charmant extrait. — Comment ? — Oui, M. de Clainville me l’apporta hier au soir : je l’ai lu avec autant d’attendrissement que de plaisir. Ensuite M. de Clainville, sans entrer dans