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LE BONHOMME.

peu de jours auparavant ne pouvoient plus l’arrêter. Avant de parler au chevalier, elle voulut sonder les dispositions de sa famille ; et elle se décida à confier d’abord le secret d’Isaure à la duchesse d’Osambry.

Toute la société passa le jour suivant à Paris. Madame de Béville ne vit ni la duchesse ni le chevalier, qui étoient à Versailles pour quelques jours. M. de Férioles, en arrivant à son auberge, y trouva une lettre par laquelle une dame qui lui étoit inconnue, et qui logeoit dans son quartier, le prioit instamment de passer chez elle dans le cours de la journée. La lettre étoit d’un ton très-honnête, et signée la marquise de Melsange. M. de Férioles se rendit sur-le-champ chez elle. Il trouva, dans un hôtel garni, une jeune dame fort jolie, d’un extérieur très-décent, qui commença par lui faire beaucoup d’excuses, et qui ensuite lui conta qu’elle étoit la femme d’un gentilhomme, capitaine de cavalerie, qu’un oncle riche et puissant persécutoit pour avoir fait un mariage d’inclination. Je n’avois, il est vrai, con-