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LE JOURNALISTE.

de confiance et d’admiration pour Clainville ! et Clainville avoit encore l’air si jeune, il étoit si beau !… Célestine parloit de lui avec un ton si touchant ! elle le regardoit, disoit-elle, comme le plus aimable et le meilleur des pères. Cette expression le plus aimable, revenoit souvent à l’esprit de Mirval ; enfin, il étoit inquiet, il aimoit passionnément, et la raison parfaite de Célestine ne servoit qu’à fortifier ses craintes.

Cependant, au bout de quinze jours, Clainville apporta à Mirval l’extrait de l’ouvrage de Delmas : J’ai été bien long-temps, dit-il, à composer cette petite feuille, c’est mon essai dans ce genre ; j’espère que vous en serez content. Je n’y ai point mis de personnalités, car l’usage qui permet les satires, n’a pas encore autorisé les libelles. Tenez, lisez, vous verrez que si je n’ai pas attaqué Delmas, du moins je n’épargne pas son ouvrage. Mirval prit le papier, lut l’extrait, et presqu’à chaque phrase, éclatant de rire, il s’écrioit : charmant ! charmant ! c’est parfait ! En vérité, poursuivit-il, vous