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LE JOURNALISTE.

dre d’engagemens, elle déclara même qu’il lui faudroit beaucoup de temps pour rendre une réponse positive ; qu’elle ne se décideroit à former un lien si sacré, qu’après de mûres réflexions, et après avoir consulté ceux qui disposoient de son sort. « Je sais, reprit Mirval, que vous ne dépendez que de madame de Saint-Firmin, qui donc voulez-vous consulter encore ? — Un ami, que je regarde comme le plus aimable et le meilleur des pères. — Clainville, peut-être ?… — Oui, lui-même. — Qu’il est heureux !… ». À ces mots, Mirval tomba dans une triste rêverie, et quelques minutes après, on vint interrompre cet entretien. Mirval n’avoit aucune inquiétude sur les sentimens et sur les projets de Clainville ; plus il le connoissoit, plus il estimoit la franchise et la droiture de son caractère ; il étoit bien sûr que Clainville avoit lu dans son cœur ; il voyoit clairement dans le sien et dans toute sa conduite, le desir de le servir auprès de Célestine ; mais il étoit moins rassuré sur les sentimens de Célestine : elle avoit tant