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LE BONHOMME.

signé. Vous savez, ma chère sœur, que depuis la perte irréparable que j’ai faite, mon habitation en Bourgogne m’étoit devenue odieuse : c’est-là que j’ai perdu la meilleure des femmes ; c’est-là que mon Isaure a versé les premières larmes d’une véritable douleur !… Je n’y retournerai plus, et je me fixe, pour jamais, dans la terre que je viens d’acheter en Franche-Comté.

« J’ai lu, ma chère sœur, avec toute l’attention que vous me recommandez, l’article de votre lettre qui concerne M. le chevalier d’Osambry. Vous devez vous rappeler qu’en vous confiant Isaure, il y a huit mois, je vous prévins que mon intention n’étoit nullement de la marier à un homme de la cour, et que le vœu de mon cœur seroit de l’établir près de moi, dans la province où je veux finir mes jours. Je suis persuadé que M. le chevalier d’Osambry a toutes les qualités distinguées que vous lui trouvez ; mais c’est, à mon avis, un parti beaucoup trop brillant pour nous.