Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 3, 1802.pdf/272

Cette page a été validée par deux contributeurs.
268
LE BONHOMME.

c’est de mon frère, dit-elle négligemment. — De grâce, lisez, s’écria vivement Isaure, qui chérissoit son père. — C’est sans doute pour m’annoncer son retour, reprit madame de Béville, qui ne se soucioit pas d’interrompre un entretien qui l’amusoit. Isaure, vous pouvez ouvrir sa lettre et la lire. Isaure obéit ; mais au bout d’un moment, elle tressaille, rougit ; on la questionne, elle balbutie, se lève, remet la lettre à sa tante et disparoît. Madame de Béville, très-surprise, reprend la lettre, la parcourt des yeux, ensuite elle éclate de rire : C’est, dit-elle, une folie de mon frère qui n’est que risible, et qui ne me paroît point du tout alarmante : écoutez. À ces mots, madame de Béville, se tournant en face du chevalier, lut tout haut la lettre suivante :


De Dole, ce 15 juin 1788.

« Après trois mois d’ennuyeuses discussions, j’ai enfin terminé mes affaires : cette belle terre auprès de Dole est à moi ; le marché est conclu et