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L’AMANT

enfin, s’en croyoit quitte en le voyant reprendre le chemin de la maison, mais Darmond lui dit : Comme je vois, par l’attention avec laquelle vous m’avez écouté, que cette affaire vous intéresse, venez dans mon cabinet, je vais vous lire un mémoire que j’ai fait là-dessus, et qui vous l’expliquera à fond. Le pauvre Rosenthall fut obligé de suivre Darmond, et, plongé dans la consternation la plus profonde, il entendit la lecture du mémoire, et ne recouvra sa liberté qu’à neuf heures. En descendant l’escalier, il rencontra Victorine, qui lui dit d’un air mystérieux, que Léontine qui venoit de se lever, souffroit peu de son bras, et qu’elle desiroit l’entretenir un moment dans le parterre. Rosenthall fort troublé, y fut sur-le-champ. Aussi-tôt que Léontine l’apperçut, elle s’avança vers lui d’un air agité, en disant : J’ai perdu à Taverny un bracelet qui m’est précieux, je ne me le suis rappelé qu’en me couchant, j’ai envoyé le demander chez madame de***, qui m’a écrit qu’elle l’avoit cherché vainement ; ne l’auriez-vous point ? — Oui,