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DÉROUTÉ.

Temple et le Musée, qu’il visita le lendemain de son arrivée. Il n’a vu ni les spectacles, ni les promenades ; vous pourrez aujourd’hui le mener à l’Opéra et à Frascati… — Non, non, interrompit Rosenthall, laissez-moi passer à Franconville les quinze jours que je vous consacre ; souffrez que je n’en perde rien : ils ne s’écouleront que trop vite !… Léontine remercia Rosenthall par le plus tendre regard, et Melcy partit seul.

Plusieurs personnes vinrent de Paris pour dîner. Léontine parut plus gaie qu’à son ordinaire et plus aimable que jamais pour Rosenthall. En sortant de table, elle fut obligée, par l’ordre de son père, de jouer au wisck, et Rosenthall descendit dans le jardin. En réfléchissant à tout ce qui venoit de lui arriver, il ne put concevoir comment Melcy n’étoit pas éclairé sur le véritable état de son cœur ; il sentoit qu’à sa place il éprouveroit la plus violente jalousie : Léontine avoit pâli !… Comment Melcy n’avoit-il pas remarqué son trouble et celui de Rosenthall ! comment les dis-