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L’AMANT

avoit un sourire enchanteur, et ce sourire disoit tant de choses ! Rosenthall y trouvoit de si douces réponses ! cette matinée acheva de lui tourner la tête.

Léontine resta jusqu’à six heures du soir, et en s’en allant, elle dit tout haut à son père : Si Melcy arrive de bonne heure, je reviendrai demain avec lui. Après le départ de Léontine, Rosenthall proposa à Darmond une partie d’échecs ; et tandis qu’il arrangeoit les pièces : « Savez-vous, dit Darmond, quel est ce Melcy dont parle ma fille ! c’est mon gendre futur… » — Votre gendre, reprit Rosenthall avec une extrême émotion !… — Oui, un jeune homme charmant, notre parent ; il est le neveu de mon cousin germain, mon ancien compagnon de collége, mon ami intime, qui a fait une grande fortune dans nos îles : en repassant la mer pour revenir en France, il a été pris par les Anglais ; cependant nous espérons qu’il recouvrera bientôt sa liberté, et nous n’attendons que son retour pour célébrer le mariage… Mais jouez donc, continua Darmond… ». Le pauvre