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L’AMANT DÉROUTÉ.




Le jeune comte de Rosenthall, après avoir recueilli la riche succession d’un grand-oncle, se hâta de terminer toutes ses autres affaires, afin de quitter l’Allemagne et d’entreprendre un grand voyage. Avec une fortune considérable, un esprit cultivé, un ardent désir de s’instruire, et une parfaite indépendance, il étoit tout simple qu’un Allemand de vingt-six ans qui n’avoit jamais quitté son pays, fût occupé, depuis long-temps, du projet de voir l’Italie, la France et l’Angleterre. Rosenthall résolut de commencer d’abord par la France, qui, à cette époque, étoit gouvernée par le Directoire. Il partit sur la fin du mois de mars. Il voyagea rapidement, et il arriva à Paris au mois d’avril ; malheureusement pour lui, c’étoit à une époque où l’on arrêtoit, où l’on déportoit prodigieusement. Rosenthall n’avoit qu’une lettre de re-