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LA PRINCESSE

nistre fut calomnié par madame des Ursins. Philippe, pour obtenir son pardon, parut la croire ; il promit le renvoi du ministre et d’épouser Élisabeth. Alors madame des Ursins, pressant la conclusion de cette affaire, Philippe nomma l’ambassadeur qui devoit aller demander la main de la princesse. L’ambassadeur, chargé des lettres du roi et de madame des Ursins, en arrivant à Parme, remit à Alberoni celle qui lui étoit adressée. L’étonnement d’Alberoni fut extrême en lisant la lettre de madame des Ursins, qui lui mandoit que son courrier étoit heureusement arrivé sans avoir éprouvé d’accident, et qu’elle avoit reçu la lettre charmante de la princesse ; car madame des Ursins, par un excès de précaution assez ordinaire entre les amis de cour, avoit jugé plus prudent de ne pas confier son mensonge à Alberoni, et de le tromper lui-même sur ce point.

Madame des Ursins étoit convenue avec Alberoni, que lorsqu’elle écriroit à Élisabeth, elle lui enverroit toujours ses lettres ; mais, par une petite vanité,