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DES URSINS.

sourire en regardant Alberoni qui répondit froidement qu’il ne se connoissoit ni en peinture ni en beauté.

Quand la princesse des Ursins se retrouva seule avec Alberoni, elle le gronda beaucoup de n’avoir pas saisi cette première occasion de faire l’éloge d’Élisabeth. Alberoni la pria d’excuser sa gaucherie. Vous pourrez la réparer, reprit-elle ; car soyez sûr que désormais le roi ne vous adressera la parole que pour vous parler de la cour de Parme. Quand les princes, avec les gens qu’ils connoissent peu, ont découvert un sujet de conversation, ils le suivent avec une constance qui leur est particulière. — Allons, je tâcherai de vanter les charmes de la princesse de Parme ; mais quand le roi la verra, il m’exilera. — Point du tout ; je lui soutiendrai qu’elle est belle : il ne le trouvera pas, mais il le croira. — Faudra-t-il aussi faire l’éloge de son esprit ? — Non, rien n’est moins nécessaire, et même cela pourroit nuire. Les princes ne veulent point être éblouis ; l’éclat, dans ce genre, ne les frappe