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LA FEMME

des pensées fausses, ou renfermant de mauvais principes. Qu’importe, d’ailleurs, tout ce qu’on pourra dire contre votre esprit ou vos talens !…

L’aimable, la parfaite Dorothée, loin de revenir sur le passé, ne s’occupoit que du soin de fortifier sa sœur pour l’avenir ; elle ne répétoit point, comme tant d’autres eussent fait à sa place : Je vous l’avois bien dit ; je vous l’avois prédit ; elle ne faisoit jamais de reproches inutiles.

Natalie, après avoir lu tous les journaux, crut être quitte, pour cette fois, des attaques de la malignité ; mais il parut tout-à-coup deux ou trois libelles anonymes, dans lesquels elle étoit calomniée de la manière la plus absurde et la plus noire. Au milieu de ce déchaînement, la conduite de Germeuil avec Natalie fut bien différente de celle de Dorothée. Il eut presque l’air de triompher en lisant les extraits satiriques ; mais les libelles lui causèrent une colère et une tristesse extrêmes : c’étoit attacher à des calomnies extravagantes, une im-