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LA FEMME

pressions les plus compassées et les plus froides. Souvent, pour le rabaisser, ils le comparent à un autre ouvrage qu’ils lui préfèrent, et communément le parallèle est ridicule ; quelquefois ils s’extasient sur le mérite d’un auteur qui n’existe plus, dans l’intention de dépriser l’auteur vivant dont on s’occupe. D’autres, enfin, moins mesurés, prennent le ton de la plaisanterie et d’une ironie amère, pour en dire du mal, ou bien le critiquent et le déchirent ouvertement, et tous évitent d’en parler, ou tâchent de changer de conversation quand on en fait éloge.

Trois mois venoient de s’écouler depuis que Natalie étoit auteur, lorsqu’elle fit paroître son second ouvrage ; il se débita, ainsi que le premier, dans le court espace de quelques jours. On le lut avec la même avidité, on le traduisit avec le même empressement ; mais, pour cette fois, les journalistes n’eurent pas la galanterie qui avoit inspiré tant de reconnoissance à Natalie. Plusieurs d’entr’eux rendirent le compte le plus malveillant