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sident Portal, et à M. Damézague. Ces trois personnes ne manquèrent pas de trouver cette petite pièce excellente ; il fut décidé que nous la jouerions ; et M. de Caraman fit faire tout de suite un charmant petit théâtre dans l’orangerie. En attendant nous voulûmes absolument, madame de Mérode et moi, gravir la montagne ; un postillon du président s’étoit cassé la jambe deux mois auparavant sur cette montagne, j’étois sûre que madame de Puisieux s’opposeroit à cette entreprise ; nous en fîmes un secret, et il fut convenu que nous ferions notre escalade avant son réveil. Au reste la montagne n’a rien d’inaccessible, seulement elle est très-longue et très-fatigante à gravir. Nous savions qu’elle avoit un ermitage sur son sommet ; ainsi nous étions bien assurées de pouvoir faire ce que faisoient les ermites, ou pour mieux dire les religieux, car c’étoit un petit couvent. Nous nous levâmes avec le jour, et à cinq heures du matin madame de Mérode, M. de Caraman, M. Damézague et moi, nous étions au pied de la montagne. Nous fûmes obligés de nous reposer à moitié chemin ; madame de Mérode, peu accoutumée à marcher, étoit excédée. Enfin nous