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qui veut agir sur le passé, dans cette honte d’un attachement légitime, et dans tout ce procédé quelque chose de perfide, de dépravé, et de combiné dont je fus plus frappée que de ses aventures mêmes. M. le duc d’Orléans me conta aussi la manière dont il devint amoureux de ma tante, elle est plus singulière que romanesque. Il la trouvoit charmante, me dit-il, mais ils étoient fort cérémonieusement ensemble ; loin d’en être amoureux, il étoit dans ce moment occupé d’une autre femme ; c’étoit au premier voyage qu’elle fit à Villers-Cotterets. Un jour, à la chasse du cerf dans la forêt, madame de Montesson étoit à cheval, M. le duc d’Orléans se trouva auprès d’elle dans un moment où la chasse alloit tout de travers, et où l’autre femme qui suivoit aussi la chasse à cheval, étoit assez loin dans une autre allée. Un des chasseurs proposa à M. le duc d’Orléans d’attendre là quelques minutes, pendant qu’il iroit en avant prendre quelques informations sur le cerf, les chiens ; et M. le duc d’Orléans y consentit, et il descendit de cheval avec ma tante, pour aller s’asseoir à quelques pas, à l’ombre, dans un endroit qui leur parut joli. M. le duc d’Orléans étoit fort gras, la chaleur