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file à la tête de laquelle étoient le roi de Danemarck et M. le duc d’Orléans. La pauvre madame de Berchini, qui avoit très-peu de fortune, se désoloit en pensant qu’elle seroit obligée d’acheter des chatons pour remplacer ceux qu’elle avoit perdus ; sa triste aventure fit le sujet de la conversation du souper. M. le duc d’Orléans ordonna de chercher des diamans sur ses traces ; on en rapporta cinq ou six, il en manquoit toujours beaucoup. M. le duc d’Orléans lui promit de faire chercher le lendemain de grand matin avec le plus grand soin. Madame de Berchini n’espéra rien de cette recherche, et s’en alla en maudissant le bal et les fêtes. Le lendemain, à son réveil, un garçon d’appartement du Palais-Royal lui apporta tout ce qu’on avoit trouvé de chatons dans la galerie, les trois antichambres, et la salle à manger ; et madame de Berchini non-seulement trouva son compte, mais de plus sept petits chatons que d’autres personnes avoient perdus, et qu’on n’a jamais réclamés, quoique madame de Berchini, pendant plus de huit jours, ait conté cette généreuse restitution à tout ce qu’elle rencontroit.

J’avois retiré de nourrice ma fille aînée, je