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cesse de Monaco avoit alors trente-deux ans ; elle étoit belle encore, surtout par la fraîcheur ; son visage étoit trop large, et ses traits aplatis. Une des plus jolies jeunes personnes de ce temps, étoit madame de Marigny, femme du frère de feue madame de Pompadour la favorite. Elle étoit menée dans le monde par madame de Serrant, dont le mari avoit été gouverneur des pages de M. le duc d’Orléans. Madame de Serrant avoit encore une grande réputation de beauté. Il y avoit de la rudesse dans son visage, et quelque chose de commun dans sa taille, ainsi que dans toute sa personne, et dans son langage des mots vulgaires et des phrases pleines d’affectation ; cependant elle avoit de l’esprit.

Je crois que ce fut cette année que le roi de Danemarck vint en France[1]. J’allai presqu’à

    des enfans de France, est morte en Russie vers la fin de 1793, à l’âge de quarante-quatre ans.


    L’infortunée Marie-Antoinette a fait de madame de Polignac l’éloge le plus touchant, en disant : Seule avec elle, je ne suis plus reine, je suis moi.

    (Note de l’éditeur.)

  1. Madame de Mazarin lui donna une fête dans laquelle on trouva encore le guignon qui la poursuivoit : on savoit que le prince avoit beaucoup loué le jeu de Carlin de la Comédie Italienne, et l’arlequin le plus parfait qu’on ait