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la Terre privée de ses rayons. Parfois il donne quelque éclat aux paysages, comme un regret ou une promesse des beaux jours, mais c’est fausse flamme et fausse lumière qui ne font que mieux sentir la rude saison.

» La rivière, après de longs frissons, s’est gelée, l’eau qui courait hier est immobile.

» Le bois n’est que squelettes et vertèbres. La mousse est une bave d’agonie.

» Seule, la maison de l’homme peut être lumineuse et gaie. Le feu pétille, chauffe, rend la force aux corps endoloris. La ouate et la laine remplacent la chaleur du soleil. L’Hiver devient l’attente du Printemps. On se résigne, près de l’âtre, en espérant le signal de la fête encore lointaine.

» Avec sa longue barbe blanche, l’Hiver marche à grands pas, ne s’arrête en route que pour frapper la vie de stupeur. Partout où il passe, il détruit, il tue. Mais tous les