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de carrure et de tournure, un aspect d’animal debout, affublé de vêtements d’homme. Peu à peu, une chair dense l’envahit, augmenta son encolure, envahit le bas du visage et les joues. François Jarry n’engraissait pas, mais il épaississait, se musclait à la façon d’un lutteur.

Il mangeait comme quatre, parce qu’il travaillait comme quatre, toujours levé le premier, couché le dernier, attentif aux champs et aux bêtes, chargeant et déchargeant les charrettes, renvoyant impitoyablement les incapables, les paresseux, ou ceux qui lui paraissaient tels. Dur pour lui-même, il était dur à tous. L’homme, autrefois besogneux, travaillant chez les autres, avait pris tout de suite goût à la propriété, se jetant avec avidité sur ces terres qui furent à lui du jour au lendemain, en même temps qu’Hermine.

Mais d’Hermine, il n’avait cure. Quoiqu’elle fût la cause de sa prospérité subite,