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de bonne heure, préparant le repas de ses parents et des travailleurs qui allaient aux champs. Pour la récompenser, on lui acheta un piano, et elle fit, par sa musique et sa voix, l’admiration de ceux qui venaient l’entendre. Elle fut autorisée aussi à fréquenter le bal. Les jours de fête, conduite par sa mère et accompagnée d’amies, ayant confectionné elle-même une simple et jolie robe, elle était heureuse de quelques tours de valse.

On attendait toujours son entrée dans la salle de bal.

— Mam’zelle Hermine doit venir… Parie qu’elle sera la plus belle de toutes !

En effet, Hermine entrait, petite, mince, ses cheveux châtains coiffés en bandeaux, de vives couleurs de jeunesse aux joues, ses grands yeux bleus très doux regardant les gens avec bienveillance, habillée d’une robe de mousseline blanche ornée de rubans bleus, et vraiment elle était une ap-