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sise sur sa petite chaise, à l’ombre du mur, s’approchaient, la léchaient, jouaient avec elle en prenant de visibles précautions, montrant qu’ils savaient avoir affaire à un enfant qui ne peut souffrir de trop rudes caresses, la traitant comme un agneau nouveau-né qu’il faut encourager aux premiers pas de la vie.

Les oiseaux à demeure dans la vaste cour furent bien vite aussi en familiarité avec la petite fille. Coqs, poules, dindons, oies, canards, pintades, pigeons, s’en venaient picorer, criailler, se disputer auprès d’elle, sans rien redouter de cette camarade si tranquille, tombée un beau matin dans leur basse-cour, et Hermine non plus n’eut pas peur de toute cette vie emplumée, qui gloussait, caquetait, roucoulait, du matin au soir, et qui paraissait répondre à ses derniers bégaiements et à ses premiers bavardages.

Ce qui pouvait la choquer, c’était un