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— Pauvre garçon ! — dit-elle encore. — C’est demain son anniversaire… l’anniversaire de sa mort !… le premier janvier !… Il est mort pour moi !… Je peux bien mourir pour lui !…

Elle relut alors, à la lumière de la lune, le billet de Jean : « Je m’en vais parce que Mam’zelle Hermine est trop haute pour moi et qu’elle ne m’aimera jamais. » Elle déchira le papier, ouvrit une lucarne, fit s’envoler les fragments au dehors. Un vent frais s’élevait à ce moment, emporta ce vol de papillons blancs du côté de la mer. Hermine les suivit longtemps, des yeux et de la pensée. Puis la poitrine secouée de spasmes, la respiration coupée par les étouffements, cette fille de campagne, stoïque et résignée, accepta sa fin, s’étendit sur son humble couche pour attendre la mort.