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prête à l’accompagner de près ou de loin.

Elle s’arrêta au milieu de la cour, regarda autour d’elle, et tout à coup tressaillit.

Ses yeux s’étaient portés vers le grenier où le petit Jean était mort. Il lui sembla qu’une voix plaintive s’exhalait dans l’air glacé, par la porte ouverte.

C’était vrai ! À lui seul, elle n’avait pas dit son départ. Une peine enfantine gonfla son cœur. Elle voulut emplir sa vue et sa mémoire une dernière fois de ce lieu tragique où sa destinée s’était jouée, où elle avait perdu l’enjeu de sa vie.

Elle monta péniblement les échelons, fut obligée de s’arrêter au milieu de la courte ascension. Elle suffoquait un peu. Enfin, elle fit un effort, retrouva un peu de respiration, parvint en haut, pénétra dans le grenier, revit les murs, le foin, la poulie.

— Adieu ! adieu à tout, — murmura-t-elle.