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vider encore à travers l’espace. Ou bien l’on voyait les pigeons perchés sur les gouttières, marcher sur un rebord en gonflant le jabot, allongeant et reculant la tête du même mouvement saccadé, entrer et sortir par les planchettes de leurs nids comme les abeilles d’une ruche.

Cette vie aérienne avait son équivalent à ras de terre, dans la cour de la ferme.

La porte ouverte, on se trouvait dans le monde emplumé, jacassant, criard, de la gent volatile, monde bigarré extraordinaire, perpétuellement occupé à gratter le sol de la patte et du bec, à courir sus à tous les vermisseaux, à se disputer la miette et la graine. La bataille alternait avec la mangeaille, et cette mêlée d’oiseaux faisait songer à un choc de races et d’armées, tant il y avait de différences de physionomies, de couleurs, d’allures, entre tous les êtres emplumés qui se trémoussaient sur l’aire.