Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/153

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Y a pas d’travail pour des saletés comme moi… O l’est à qui m’repoussera du pied…

— Vous en trouveriez du travail, si vous vous teniez proprement… et si vous ne courriez pas ainsi au hasard.

— Je n’aime pas travailler tous les jours… Les bêtes n’travaillent pas… J’suis une bête des bois…

Hermine, malgré son chagrin, ou peut-être à cause de son chagrin, était attirée par cet être tombé au plus bas. Les réponses qu’elle recevait l’étonnaient. Et le besoin d’affection qu’elle avait en elle était toujours si grand, qu’elle cherchait encore là, sous ces haillons et sous cette crasse, le battement d’un cœur, l’émotion d’une âme. Elle voulut savoir… elle aurait voulu attendrir, et aussi convaincre.

Elle reprit donc :

— Vous n’êtes pas une bête des bois… vous êtes une créature comme les autres…