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Le visage, noir de poussière, tour à tour animé et abruti par l’eau-de-vie, est troué par deux yeux jaunes qui flambent comme des yeux d’animal, le soir.

Elle porte un sac avec elle, son « armoire à glace », — dit-elle.

Dedans, des croûtes de pain, des nippes informes.

Elle s’assoit par terre, contre un mur, fouille dans son sac, en sort des vieux souliers, des ustensiles cassés ramassés sur les tas d’ordures.

Ce sont des cadeaux qu’elle distribue ou des valeurs qu’elle échange : elle les donne à plus pauvres qu’elle, ou les troque pour quelques pommes ou un verre de cidre.

On la connaît à dix lieues à la ronde.

Les gendarmes ferment les yeux quand ils la rencontrent. Elle vit donc en toute liberté.

Chacun a son métier, et chaque métier a