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blables, vers lesquels s’en vont des champs tous pareils, est au contraire pourvu d’une beauté singulière et admirable.

Il n’a pas besoin du mirage de la mer pour avoir son infini et sa poésie. Sa terre est presque nue, bien qu’elle soit décorée, comme partout, de la magie des saisons, mais elle laisse voir dans son ampleur le ciel avec ses nuages et ses étoiles. Le paysage devient alors grandiose.

Sur cette vaste étendue, les fumées de quelques toits décèlent le groupement d’un hameau caché dans un massif d’arbres. Les jours de soleil, ces enclos de verdure sont des oasis d’ombre, des asiles de fraîcheur, des refuges au milieu de la fournaise. Pourtant, sur la plaine comme sur la mer, même quand le soleil de midi, suspendu droit au-dessus de la terre, est une boule de feu qui laisse déborder et couler ses flammes, une brise légère et vive traverse toujours l’étendue, va et vient