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grand’mère, et d’autres avant eux : le large lit en forme de bateau, abrité par des rideaux rouges ; la table ronde en acajou à ornements de cuivre ; la bergère, les fauteuils au velours rouge usé dont les bras se terminaient en têtes de cygne ; la petite bibliothèque dont on ne voyait pas les livres, soigneusement abrités par de frêles rideaux de soie verte ; la pendule à colonnettes noires qui avait sonné tant d’heures paisibles et tant d’heures désastreuses ; les portraits, miniatures et photographies, placés de chaque côté de la glace, sur le mur au-dessus de la cheminée. Hermine n’avait fait ajouter que son petit piano de jeune fille à ce mobilier vieillot et charmant, mais elle n’avait pu se résoudre encore à réveiller les airs d’autrefois. Elle cousait, pensait, regardait au dehors, revoyait l’agitation habituelle de la basse-cour aux heures de fraîcheur et de mangeaille, le sommeil des chiens à l’ombre, les poules picorant