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du mariage. Comment séparer ce qui avait été ainsi réuni ? C’était un problème redoutable à aborder, et presque insoluble pour une paysanne comme Mme Gilquin, respectueuse du travail et de la propriété de son mari.

Elle ne pouvait se faire à l’idée de voir dépecer ce magnifique domaine dont la création avait coûté tant de travaux, de peines, de soucis. Cela représentait des jours et des jours de labeur, des fragments de terre acquis à force de volonté, de persévérance, ajoutés les uns aux autres pour former ce tout qui était la ferme des Gilquin ! Encore une fois, comment se résoudre à disjoindre ce qui avait été ainsi joint ? Quelle aventure ! Quelle catastrophe ! Mme Gilquin mourait de sa perplexité et de son impuissance.

Aussi, bien qu’elle souffrît cruellement, dans son sentiment de maternité, qui était très vif en elle, bien qu’elle eût voulu res-